Responsables : Maryline Coquidé et Éric Bruillard
Les ressources représentent un paramètre important dans la modélisation d'élaboration et de mises en oeuvre de curriculums. Les recherches précédentes ont montré, en effet, l'intérêt de comprendre les origines et les devenirs possibles des ressources ainsi que les incidences des ressources numériques sur les curriculums possibles. En physique et chimie, il a été constaté que le choix des activités et des ressources peut être lié aux attentes des élèves telles qu'elles sont perçues par les enseignants, quitte à ce qu'ils renoncent à ce qui pouvait être considéré comme des caractéristiques spécifiques de leur discipline, avec l'abandon de l'expérimentation au profit de présentations sur tableau interactif (Ratompomalala, 2012). Les parcours de formation autour de ressources se multiplient, tant dans le scolaire que dans le supérieur, conduisant à étendre les approches curriculaires.
Des ressources multiples (textes, logiciels, images, acteurs associatifs...) transitent du monde professionnel ou des médias au monde scolaire, d'autres sont conçues par les enseignants eux-mêmes, de façon individuelle ou collective. Un enjeu important est de mieux connaître le travail des enseignants sur les ressources, leurs sélections et leurs transformations. Un autre enjeu est d'élaborer des ressources didactiques pour une formation, qui puissent, au-delà d'une description et d'exemples, favoriser un repérage de grands enjeux curriculaires.
Par ailleurs, un objectif est de repenser les théorisations de l'innovation dans l'éducation, associée aux nouveaux dispositifs techniques informatiques. Les travaux précédents (ENT, tablettes, manuels numériques...) ont montré les limites des théories diffusionnistes (Rogers), des approches autour de l'acceptabilité (TAM, UTAUT) ou de l'adoption (CBAM) et du concept même d'intégration. Le cadre des questionnements curriculaires (curriculums prescrits, produits, potentiels et possibles) s'est révélé productif pour analyser les processus de diffusion et d'utilisation des ressources, en tenant compte des contraintes du système éducatif. Une mise en tension de ce cadre de questionnement avec les théories de l'activité et la sociologie de la traduction (acteurs-réseaux) devrait être intéressante.
L'axe B est associé au Lidex ISN (institut de la société numérique) qui intègre de très nombreuses équipes de recherches des laboratoires de l'université Paris-Saclay. Sur les sujets de recherche traités sont associées des recherches STIC et des recherches SHES. STEF pilote le champ de la e-education avec Yolaine Bourda (Suppelec). Des recherches autour des MOOC ont débuté (thèses de Matthieu Cisel et de Jill-Jenn Vie). Cette association correspond au mode de recherche développé à STEF, notamment dans les différentes opérations consistant à étudier la manière dont les élèves utilisent des dispositifs, dans et hors contexte scolaire, et comment les enseignants imaginent de nouvelles situations éducatives. En effet, il s'agit de mettre en place des méthodes de recherche plus élaborées, articulant des analyses de traces d'utilisation, recueillies et transformées automatiquement, avec des méthodes classiques intégrant différentes formes d'observation et de recueil de données par entretien et questionnaire. Ces méthodes sont mises en oeuvre dans le cadre de la conception des MOOC et de leur suivi (notamment dans la conception de fonctionnalités spécifiques nouvelles et dans l'analyse des comportements d'apprenants dans les MOOC).
STEF est également associé à la chaire UNESCO obtenue par Divina Frau-Meigs et l'université Paris 3 : « Savoir-devenir à l'ère du développement numérique durable : articuler usages et apprentissages pour maîtriser les cultures de l'information ». C'est une chaire en réseau UNITWIN. Elle est directement associée au contrat ANR Translit.
Projets associés à l'axe B :
- TRANSLITConvergence des littératies médiatiques info-documentaires en informatique
- ReVEA (2014 - 2016)ressources vivantes pour l'enseignement et l'apprentissage